La vitesse sur les routes françaises est limitée en fonction des différentes conditions de circulation : type de route, météo, statut du conducteur et autres. Malheureusement, une vitesse élevée est trop souvent une source d’accidents. Il est donc indispensable de revenir sur les règles prévues par le Code de la route et l’attention dont doit faire preuve le conducteur pour adapter sa vitesse à une situation donnée.
Statistiques de la vitesse en France
D’après les chiffres de la Sécurité Routière relatifs à l’usage excessif de la vitesse en France, en 2015 :
- 29% des français déclaraient ne pas respecter les limitations de vitesse
- 57% roulent trop vite parce que la route le permet
- 36% dépassent les limitations de vitesse la nuit, contre 23% durant la journée
Code de la route : les limitations de la vitesse
Limitations de vitesse en ville
En agglomération, le code de la route prévoit une limitation de la vitesse à 50 km/h. Certaines portions des villes peuvent également être limitées à 30 km/h, dans le cadre d’une zone 30 par exemple.
Limitations sur les routes à double sens
Sur les routes à double sens de circulation situées hors agglomération, le code de la route prévoit une limite de vitesse de 80 km/h. Cette limitation est réduite à 50 km/h si la visibilité est inférieure à 50 mètres.
Limitations sur les routes à chaussées séparées et autoroutes en zone urbaine
Sur ces routes, la vitesse maximale prévue par la loi est de 110 km/h. Cette limite peut descendre à 100 km/h en cas de précipitations et à 50 km/h en cas de très faible visibilité.
Limitations de vitesse sur les autoroutes
Lorsqu’il roule sur une autoroute, l’usager ne peut pas dépasser 130 km/h. En cas de précipitations, sa vitesse maximale est réduite à 110 km/h, et elle passe à 50 km/h en cas de très mauvaise visibilité, à savoir si l’usager ne peut pas voir à plus de 50 mètres.
Pour les conducteurs titulaires d’un permis probatoire, la vitesse est limitée à 80 km/h sur route à double sens, à 100 km/h sur route à chaussées séparées. Les jeunes conducteurs circulant sur autoroute voient également leur vitesse être limitée à 110 km/h sur autoroute. Ces vitesses restent les même en cas de précipitations.
Évaluer et ajuster sa vitesse pour respecter les limitations
Évaluation de la vitesse
Pour évaluer avec précision la vitesse d’un véhicule motorisé, il est préférable d’utiliser le m/s comme unité de mesure. Pour convertir les km/h en m/s, il existe une technique qui, sans être très précise, reste néanmoins très simple. Il suffit de multiplier le chiffre des dizaines de la vitesse du véhicule en km/h par 3.
Le temps de réaction moyen chez un automobiliste est de 1 seconde. C’est pour cette raison qu’un conducteur doit toujours veiller à adapter sa vitesse aux différentes situations et aux autres usagers de la route qu’il rencontre.
Certains facteurs extérieurs, comme la fatigue, l’état nerveux ainsi que la consommation d’alcool et de stupéfiants peuvent augmenter le temps de réaction des usagers de la route. Cette augmentation entraîne alors un allongement de la distance d’arrêt du véhicule, ce qui peut provoquer un accident qui aurait dû être évité si le conducteur avait été en pleine possession de ses moyens.
Ajustement de la vitesse
Tout bon conducteur doit savoir ajuster sa vitesse en fonction des circonstances. En effet, dans certaines situations, une accélération soudaine permettant d’atteindre la vitesse maximale autorisée n’est pas un comportement adapté, et l’usager doit ajuster sa vitesse. Pour savoir quel rythme adopter, le conducteur doit prendre en considération les éléments suivants :
- la configuration de la route : manque de visibilité, intersection ou virage dangereux, etc …
- la météo : conduire en cas de neige, de pluie ou encore de brouillard peut représenter un danger pour l’ensemble des usagers de la route
- les autres usagers : qu’il s’agisse d’usagers piétons ou motorisés, le conducteur doit être vigilant en toute situation, particulièrement avec les piétons et les enfants, qui sont les usagers les plus vulnérables
- les travaux éventuels : un usager doit toujours ralentir dans les zones de travaux. Il en va de la vie des ouvriers travaillant sur le chantier
Lorsqu’ils conduisent sous le brouillard, les usagers doivent appliquer la règle théorique des trois égalités, et ceci qu’ils circulent sur une route ou sur une autoroute, si la visibilité est de 50 mètres, ils doivent circuler à 50 km/h maximum et laisser un intervalle de sécurité de 50 mètres avec le véhicule qui précède.
Les dangers liés au non respect des limitations de la vitesse
Quelles sont les conséquences de la vitesse sur les véhicules et sur l’environnement ?
L’énergie cinétique
Lorsqu’un véhicule est en mouvement, il accumule systématiquement de l’énergie cinétique, dont la valeur s’exprime en joules. Plus la vitesse est élevée et plus cette énergie est forte. Cette dernière peut avoir des conséquences dangereuses :
- la distance de freinage peut en être rallongée. En effet, quand la vitesse double, la distance de freinage est multipliée par 4
- le changement de trajectoire est plus difficile. Si la vitesse double, la force centrifuge est elle aussi multipliée par 4, ce qui rend beaucoup plus difficile le changement de voie ou la prise d’un virage
- en cas d’accident, la violence du choc est plus élevée, car une vitesse 2 fois plus élevée conduit à un choc 4 fois plus violent
La force centrifuge
Cette force s’exerce sur tous les véhicules lorsqu’ils prennent un virage. Si la force centrifuge est moins forte que l’adhérence, cela ne pose pas de problème, car le véhicule tournera, et l’usager pourra prendre son virage tranquillement. Mais la prudence reste de mise car, si la force centrifuge est supérieure à l’adhérence, l’usager risque de « tirer tout droit » et de sortir de la route. La seule solution pour lutter contre cette force centrifuge est d’anticiper l’arrivée du virage et de ralentir à son approche.
La force d’inertie
La force d’inertie s’exerce, quant à elle, sur l’ensemble des individus et des éléments compris dans un véhicule en marche. En effet, lorsqu’un véhicule transporte des passagers ou des bagages, il leur transmet sa vitesse. Or, en cas de freinage brusque de l’automobile, les passagers et les objets conservent leur vitesse initiale, ce qui explique que les passagers se retrouvent projetés vers l’avant.
L’aérodynamisme
En jouant sur l’aérodynamisme des véhicules et sur l’impact de l’action de traînée, de portance et de dérive sur la carrosserie, les concepteurs des nouveaux modèles de véhicules peuvent permettre à leurs créations de bénéficier de meilleures performances moteur, de consommer moins de carburant, …
La perte d’adhérence
L’adhérence du véhicule dépend de plusieurs critères :
- l’état des pneumatiques : type de pneus, usure, pression
- le revêtement de la chaussée : qualité du revêtement, trous, déformations
- les conditions météorologiques : route sèche, pluie, neige, verglas
Calcul de la distance d’arrêt grâce à la distance de freinage et au temps de réaction
Pour calculer cette distance la distance d’arrêt totale d’un véhicule en marche, il faut prendre en compte :
- le temps de réaction de l’automobiliste, ce temps est de 1 seconde chez un conducteur normal et de 2 secondes chez un conducteur fatigué. En cas d’alcoolémie, le temps de réaction peut monter à 3 secondes, ou même plus
- la distance de freinage, c’est à dire la distance parcourue entre le moment où l’usager actionne sa pédale de frein et l’arrêt total du véhicule
On obtient donc : Distance d’arrêt = Temps de réaction + Distance de freinage. Evidemment, plus la vitesse initiale du véhicule est élevée et plus la distance d’arrêt sera importante.
À titre d’exemple, si un usager circule à 130 km/h, 85 mètres seront nécessaires pour lui permettre de s’arrêter. La distance d’arrêt est donc dépendante de la vitesse initiale.
Calcul du coefficient d’adhérence
Le coefficient d’adhérence est un indice compris entre 0,1 et 1. Il permet de connaître le niveau d’adhérence d’une route en fonction des trois critères précédents. Cet indice peut donc être de 1 si l’automobiliste circule sur une route complètement sèche, avec une qualité de revêtement de la route irréprochable et que ses pneus sont neufs et bien gonflés. En revanche cet indice peut tomber à 0 si l’usager circule sur une route gelée avec des pneus très usés et mal gonflés.